Blog de voyages en Inde

Hyderabad : Charminar et lac Hussain sagar– Épisode 9

Blog Carte postale de l’Inde

Me voilà à nouveau avec mes sacs sur le dos ! J’ai réservé mon billet, mais Sonali passe tout de même au guichet prendre un billet… d’accès aux quais, pour elle. Personne ne le prend, mais il est normalement obligatoire pour tout accompagnant. Ha, les trains indiens, une légende ! A cette heure matinale, il n’y a presque personne sur les quais. Elle me fait lire et traduire les inscriptions en hindi sur les wagons, là, ça va, je m’en sors pas trop mal ! Une moto est stationnée là, je me dit qu’il a du traverser le hall pour y arriver. Va savoir, tout est possible ici !

J’ai quand même un pincement au cœur, mais je sais que je retrouverai mon amie dans une grosse dizaine de jours, à Conoor, dans les plantations de thé du sud-est. Ce sera après la paire de jours à Hyderabad et un temps que je ne n’ai pas encore défini à Pondichéry. D’ailleurs, il va falloir que je m’en préoccupe, parce que les places de train, plus confortable et plus fiable que le bus, partent vite. Bharath, le petit copain de Sonali qui vit à Chennai, s’est déjà fait avoir, et il ne pourra pas la rejoindre le jour prévu. Ils devaient fêter leur anniversaire de rencontre tous les deux avant que Dinesh et moi ne les rejoignons… elle n’est pas contente !

Arrivée à Hyderabad

Trois heures de train pour faire 120 km, ça aussi, ce sont les trains indiens ! J’ai un faible pour les trains et les gares de ce pays. Je ne sais pas, ça m’inspire une certaine nostalgie de quitter des endroits, mais aussi l’excitation d’en découvrir des nouveaux, d’aller vers de nouvelles aventures. Celle d’Hyderabad n’est pas très grande.

Avant que tout ne recommence à s’accélérer, je m’arrête quelques minutes sur le pont qui enjambe les voies. Je prends une grande respiration. J’observe les alentours depuis ce point haut. C’est la première fois que je viens dans cette ville. D’ici, je vois pas mal d’arbres, un immeuble multicolore, un train dont je doute qu’il roule encore, et les restes d’un bâtiment de la gare qui a dû être détruit, et dont personne n’a évacué les gravats… Comme beaucoup de choses ici, mes yeux voient la différence avec la France, mais mon cerveau ne perçoit pas cela comme une différence. Comme si j’avais grandi ici. C’est assez perturbant de voir quelque chose que l’on ne perçoit pas avec les autres sens.

gare d'hyderabad-inde
gare d’Hyderabad-inde

Hyderabad se trouve encore dans un autre état, le Telangana. Jusqu’à présent, j’étais dans le Maharastra – à Mumbai – puis dans le nord du Karnataka, à Bîdar. Ici, on parle telugu, mais beaucoup de gens parlent aussi hindi. Ce nouvel état a été créé en 2014, en se scindant de l’Andhra Pradesh. La ville a toujours été sous influence musulmane, comme peut l’indiquer son homonyme au Pakistan. C’est assez flagrant sur l’architecture. Cela est dû à l’histoire, un peu comme à Bîdar. C’est – de moins en moins- comme un peu partout en Inde où les religions coexistent sans tension. Bon, ces dernières années, ce pilier de l’Inde est quand même mis à mal… Ici, les musulmans et hindous vivent ensemble sans problèmes.

Sonali avait chargé un de ses copains, un autre Narveen, de venir me récupérer et de me faire visiter la ville. Je lui avais dit que je le rejoindrais plus tard, quand j’aurais trouvé une chambre, mais il tenait quand même a venir me chercher à la gare… en scooter avec les deux gros sacs ! Selon lui, pas de problème, ça passe crème sur le scooter ! Ouai… c’est sport quand même !

Du coup, on fait au plus près, je n’ai pas spécialement de plan pour des hôtels à Hyderabad, mais les prix m’ont l’air assez équivalents, et le quartier de la gare est central. Zou, un peu n’importe lequel fera l’affaire. Vous qui voyagez, je vous conseille quand même de demander à visiter la chambre avant de dire oui. Il n’y a pas de problème à cela, tout le monde le fait, et d’ailleurs ils le proposent. J’ai d’ailleurs bien fait, car la première donnait sur la rue était bien trop bruyante.

Narveen est très inquiet, car je n’ai pas encore pris de petit déjeuner, et il tient absolument à ce que je mange. Mais combien de repas par jour font les indiens !!! Il est 11h !

Le lac Hussain sagar à Hyderabad

Une fois les sacs posés, le “petit dej’ de 11h” pris, Narveen me charge à l’arrière de son scooter, direction : le tour du lac ! Le lac Hussain sagar est immense, on en fait le tour en scooter. Une statue géante d’un Buddha est posée sur l’eau. D’ailleurs, c’est même un monolithe de granite, et de près il doit être complètement impressionnant. Avec le socle, elle fait près de 25 mètres de haut !

Le lac aussi est pas mal de loin, mais dans certains endroit, on voit bien que ce n’est pas celui de Genève ! Comme dans beaucoup d’endroits ici, certains bords du lac sont jonchés de détritus, surtout plastiques. Pourtant, ça pourrait être vraiment joli.

Statue géante de Buddha - Hussain sagar - Hyderabad - Inde
Statue géante de Buddha – Hussain sagar – Hyderabad – Inde

On est pendant le ramadan, et ce soir, Narveen m’amène dans un lieu incontournable : Charminar.

Charminar à Hyderabad : un lieu incontournable

L’avenue qui y mène commence à être chargée en passants. Certaines femmes ont des énormes sacs d’emplettes. Les boutiques s’enchaînent le long des deux cotés de la rue. Il y a aussi de plus en plus de marchants ambulants au fur et à mesure que l’on s’approche de l’édifice. Une grande porte de pierre, qui masquait la vue, passée, et il est là, il se dresse devant nous : Charminar. Char – minar : les quatre minarets.

Charminar est une mosquée du centre ville, un lieu emblématique de Hyderabad. Elle est immense, avec ses quatre cotés carrés de 20 mètres, et ses minarets qui culminent à près de 50 mètres de haut ! Décidément, tout est gigantesque, ici ! Le soir, les éclairages subliment les pétales ajourés des frises et les balustrades à baldaquins de granite de l’architecture maure. Elle a été construite à la fin du XVIe siècle par le sultan Muḥammad Qulī Quṭb Shah. L’ambiance est encore calme à cette heure-ci, mais on sent que le monde commence à arriver. Des groupes se rassemblent aux pieds de la moquées, plusieurs jeunes discutent, assis par terre.

Le temps d’aller faire un tour dans les dizaines de boutiques, où les saris brillent de mille feux, et voilà que tout se transforme ! Le soleil est en train de se coucher, une ambiance dingue arrive sur la place tout autour de Charminar. Les marchands ambulants sont partout, il y a stands de bijoux, de chaussures, de vêtements partout ! Il devient même difficile de se frayer un chemin.

Aux pieds de l’un des piliers de la moquée, un temple hindou est installé pour une occasion particulière que je n’ai pas su déterminer. La venue d’un prédicateur, ou quelqu’un comme ça. Quand je vous dit que les religions cohabitent sans problème, ici !

La mosquée de Charminar – Hyderabad – Inde
Un temple hindou dans une mosquée !
Un temple hindou dans une mosquée !

Narveen veut renter. Moi, je resterais bien un peu plus ! Mais bon… j’ai bien l’intention de revenir sur cette place faire des emplettes. Le soir, j’ai encore besoin de découvrir la ville. Narveen formule mille précautions, et il ne veut pas que je sorte. Il est très sympa, mais un peu lourd quand même : je ne suis pas une enfant !

Je ne m’éloigne pas trop du quartier de la gare. Je ne sais pas trop où aller. La gare aussi est surprenante. On se croirait dans une fête foraine, avec une multitude d’éclairages de toutes les couleurs diffusées sur le bâtiment. Des lettres en néons affichent le nom de la ville en Anglais, Télugu, Hindi et en Arabe. Il fait encore très chaud et beaucoup de gens se promènent dans ce quartier, qui n’a pourtant rien de touristique. Je rentre tôt et me plonge dans mon Lonely planet : faisons le programme de demain ! J’ai intérêt à être efficace, j’ai réservé un vol pour Pondichéry le jour d’après, assez tôt le matin.

Il est assez rare que je me déplace en avion en Inde, mais là, il y a 800km, ce qui veut dire plus de 15h en train, sans trop d’étapes intéressantes. Puis j’ai assez hâte de retrouver mes repères et mes amis à Pondi. En plus, il se trouve qu’il y a une ligne directe entre les deux villes, et que les billets sont à 30 euros.

Allez, demain est un autre jour ! Phir milenge!

Que s’est-il passé avant, dans ce blog ? :

Intro : Le départ

A Mumbai, c’était Épisode 1 : L’arrivée à Mumbai, Épisode 2 : Les quartiers de Mumbai, pour faire la fête, Épisode 3 : Sortir à Mumbai , ou vers la plage Épisode 4 : Juhu.

Après, je suis allée à Bîdar, oui oui, il y a une Bîdar en Inde, retrouver dans l’Épisode 5 : Ma famille Indienne, on a visité le temple Sikh Guruwarda, et passé du temps avec les enfants. On a aussi, fait, dans l’Épisode 8, la visite de Bîdar et des alentours.

Leave a Reply

Your email address will not be published.