Blog de voyages en Inde

La plage de Juhu à Mumbai- Épisode 4

Blog carte postale de l’Inde

L’autre passion d’Amrit, c’est le cinéma. Il me propose d’aller voir un film. En cette après-midi très chaude, les salles obscures sont aussi un bon refuge. C’est parti pour Juhu, un quartier un peu plus haut, bordé par la grande plage de Mumbai. C’est aussi un beau quartier, où pas mal de stars de Bollywood vivent. Évidement, Amrit connaît toutes leurs adresses !

Nous arrivons dans le multiplexe abrité dans un grand centre commercial, à l’occidentale, qui me change bien des petits cinémas de quartier auxquels je suis plutôt habituée. Nous allons voir “RRR“, la dernière grosse production à la mode. C’est une production de plusieurs industries cinématographiques : aujourd’hui, en Inde, il n’y a plus que le Bollywood. Les films Télugus et Tamils commencent à avoir très bonne réputation et de grande qualité. Ce film est assez surprenant, je ne vais pas vous le spoiler, mais il vaut le coup. Toutefois, comme beaucoup de films qui sont poussés en avant ces dernière années, il est très “à la gloire de l’Inde” contre les méchants colons. Comme tous les films indiens de ces grosses productions, il est super caricatural, et tout est exagéré. En fait, c’est l’humour indien ! Mais bon, il est bien ficelé, joyeux, dynamique, et les musiques sont super ! C’est sûr, en rentrant, je vais créer une chorégraphie sur ces chansons pour le cours de danse !

Affiche du film indien RRR
Un film à voir !

A la sortie, on fait un tour dans Juhu. Le quartier compte pas mal de temples assez grands et très illuminés. Les temples, surtout dans les tons rouge et jaune ou dorés, se mélangent aux arbres et aux palmiers, sous des multitudes de guirlandes d’ampoules colorées. C’est super joli ! On tombe même sur un bassin, près du temple Iskcon, dans lequel il y a des dizaines de tortues, et pas des petites !

Des tortues dans un bassin
Le bassin des tortues du temple Iskon – Juhu – Mumbai

Le quartier des pêcheurs à Mumbai

Un matin, Amrit m’amène dans un coin de Bandra que je ne connaissais pas, un quartier bien moins chic que Pali ou le bord de mer. C’est le quartier des pêcheurs. Des cadavres de poissons secs, parfois juste la peau et les arrêtes, sont étalés sur des bâches à même le sol. Les habitations sont en tôle, au milieu des filets de pêche. Je dois avouer que c’est assez surprenant, j’ignorais totalement qu’il y avait ce genre de quartier dans Bandra. Mon pote me dit que pourtant, il est très ancien.

Je tombe en arrêt devant un panneau du gouvernement. En hindi et sous forme de dessin, qui incite à porter le masque dans les lieux fréquentés. Il faut dire que, ici, on ne ressent plus vraiment qu’il y a eu une crise sanitaire mondiale. Cela fait déjà plusieurs mois que le masque n’est plus obligatoire. Amrit le met parfois, dans l’ascenseur, ou dans les lieux assez fréquentés. Contrairement à ce qui était dit en France sur le nombre de cas en Inde, ça a été ici plutôt bien géré. Les chiffres qui étaient annoncés affolaient les européens, mais il ne faut pas oublier que l’Inde compte une population 20 fois supérieure à celle de la France ! Donc même au pic de l’épidémie, la proportion de décès restait moindre de celle, en France, quand on considérait que c’était presque fini. Mais bon, ça fait toujours trop, et où que ce soit au monde, je crois que nous avons tous perdu quelqu’un. Je vous reparlerai de mon ami Pichaya en arrivant à Pondichéry. Cette ville que j’adore ne sera plus jamais la même sans lui.

Un panneau de promotion du masque sanitaire en Inde

Je n’ai pas encore établi définitivement mon planning, mais je sais que je vais passer à Pondichéry. Dans les jours qui arrivent, je vais aussi chez Sonali, qui habite chez sa sœur, à Bîdar. Non non, pour les Basques, ce n’est pas une blague : il y a réellement une ville qui s’appelle Bîdar, et le plus drôle, c’est que Sonali, lorsqu’elle vivait à Goa, avait trouvé une maison sur la plage de Miramar ! Il doit y avoir un truc cosmique : les plus chouettes endroits portent les mêmes noms !

Pour le moment, je profite de cette ville que j’aime tant, Mumbai. Cette ville, et l’esprit de ses habitants. Un matin, alors que nous sortions avec Amrit, un gamin qui attendait dans la rue court vers moi avec une rose rouge pour me l’offrir, comme un petit timide qui a pris son courage à deux mains pour avoir un grand sourire d’une adulte “exotique”. C’était super chou !

une rose

Pour ceux qui se demanderaient quelle est cette ville dont ils ne connaissent pas le nom – comme ma copine Sylvie du groupe Whatsapp;) – Mumbai est le nouveau nom de celle que l’on appelait Bombay ! Comme d’autres pays – en Chine Pékin se dit dit maintenant Beijing – l’Inde, il y a une vingtaine d’année, a renommé certaines de ses villes. Si on peut deviner que Puduchery, Kochi, Bengaluru ou encore Poona sont les anciennes Pondichéry, Cochin, Bangalore ou Pune, c’est moins facile pour, par exemple, Benares qui est devenue Varanasi, ou Madras qui est aujourd’hui Chennai !

Ma prochaine étape sera donc Bîdar, à une douzaine d’heures de train d’ici, et à une centaine de kilomètres d’Hyderabad, ville que je ne connais pas.

Le départ de Mumbai

Ce soir, c’est le moment de prendre ce bus, pour Bîdar. Amrit m’avait portant avertie : il fallait que je m’y prenne plus en avance, là, il n’y avait plus de trains. Les bus sont plus chers, et surtout, ils sont plus susceptibles d’avoir des pannes. Alors, soit il est devin… soit c’est vraiment fréquent, parce que c’est bien la galère qui s’est passée !

Je n’ai pas vraiment envie de partir, Mumbai est chère à mon cœur. Mais il me tarde aussi de retrouver Sonali. Je suis un peu stressée, car j’arrive à l’arrêt de bus avec 5 minutes de retard. Amrit, lui, ne s’inquiète pas : il me dit que, de toute façon, ils vont m’appeler 10 ou 15 mn avant que le bus n’arrive. Je le croyais trop optimiste, mais non, ce pays est comme cela : on fait attention aux gens. Ouai, les bus sont en retard, la notion de temps n’est pas tout à fait la même qu’en Europe, mais les rapports entre les gens non plus. Et effectivement, j’ai bien reçu un appel, m’indiquant que le bus sera là d’ici un quart d’heure. Bon, c’était un quart d’heure indien… en attendant, on discutait avec d’autres passagers, des passants comme cet ancien militaire peut-être un peu SDF, un peu fou et tellement gentil, qui tenait absolument à me raconter sa vie. En hindi… même Amrit ne comprenait pas tout ce qu’il disait, alors moi ! …

une famille indienne à la sortie de l'école
La sortie des écoles

C’est parti… Au revoir Mumbai ! Phir milenge ! J’essaye d’emmagasiner les images qui défilent sous mes yeux… les immeubles, les petits commerces avec des centaines de sacs de livraisons posés devant. Les mamans qui sont allées chercher les enfants en uniformes scolaires à la sortie des classes, des veaux qui broutent un carré d’herbe… Toutes ces couleurs, les klaxons… la vie ! Je fais une petite vidéo pour mes copines, bien installée sur ma place couchette. C’est très répandu, en Inde. Il faut mieux voyager de nuit, dans ces bus couchettes, puisque les liaisons entre les villes peuvent être longues. Je me mets sous ma couverture, parce que, comme dans tous les bus, ils ont réglé la clim à fond. J’appelle quelques amis, puis je vais essayer de dormir. Demain matin, je serai avec Sonali.

Je vous raconte tout ça dans le prochain épisode !

Retour à l’intro

Retour à l’épisode 1 : L’arrivée à Mumbai

Retour à l’épisode 2 : Les quartiers de Mumbai

Retour à l’épisode 3 : Sortir à Mumbai

Aller à l’épisode 5 : Ma petite famille indienne

Aller à l’épisode 6 : Le temple Sikh du Guruwarda

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